Architekturbiennale Venedig
Venedig, 08.05.2025 — Rede von Bundesrätin Elisabeth Baume-Schneider anlässlich der Eröffnung des Schweizer Pavillons an der 19. Architekturbiennale in Venedig. Es gilt das gesprochene Wort.
What if? This simple question, posed here in the Swiss Pavilion, opens the door to an imagined world. The question «What if?» stirs within us a quiet unease, a tension between hope and apprehension. For a different world is already unfolding.
And with it comes uncertainty. Because different does not always mean better.
In times like these, it is not bold experimentation we yearn for, but the reassurance of the familiar. Perhaps even a return to monotony. To the steady rhythm of geopolitical and geo-economic stability that, until recently, we believed would endure.
Yet this project, with its quiet provocation — «Et si ?», «Was wäre?», «What if?» — reminds us that the pursuit of creative alternatives remains essential. Even amidst disruption, imagination has not lost its place. Quite the opposite: it may be our most necessary resource. Our superpower.
En nous soumettant cette interrogation «Et si Lisbeth Sachs, plutôt que Bruno Giacometti, avait conçu le Pavillon suisse?», les curatrices confrontent directement notre imagination à la réalité.
Car ce projet propose en quelque sorte, une «double» Kunsthalle. D’une part, celle réalisée en 1952 par Bruno Giacometti, que nous connaissons toutes et tous déjà très bien ici dans les Giardini de Venise. D’autre part, la reconstruction temporaire de celle de Lisbeth Sachs de 1958.
Cette juxtaposition nous offre une réflexion sur la manière dont l’histoire – notre histoire – est écrite, sur ce qui est et ce qui aurait pu être.
«Le cas Sachs» est un excellent exemple : Bien que Lisbeth Sachs ait été une architecte remarquable, elle a longtemps été peu connue et reconnue dans l'historiographie de l'architecture. Pourtant, son point de vue, ses intérêts, semblent étonnamment modernes.
En effet, elle s'est intéressée à une architecture appelée à se développer de manière organique à partir de la topographie et à suivre des principes respectueux de l'environnement et de la société.
Ces réflexions, apparues dans les années 1950 déjà, ont posé les bases pour les débats actuels en matière de construction respectueuse de l’environnement.
- Lisbeth Sachs, architecte moderne dans son lien à l’environnement et au monde.
- Mais Lisbeth Sachs, pionnière également en tant que femme dans un domaine alors réservé aux hommes, dominé par les hommes.
Ce pavillon met avant tout en relief et au premier plan le rôle des femmes architectes, celles d’hier et d’aujourd'hui, qui occupent une place toujours plus importante dans le monde de l’architecture
Des recherches documentées sur l’influence qu’un regard féminin peut avoir sur la conception des espaces et des infrastructures s’intéressent même à l’impact que ce regard peut avoir sur les aménagements :
- plus adaptés à la vie familiale,
- plus inclusifs,
- moins intimidants,
- et, en somme, plus représentatifs.
Il y a encore du travail, beaucoup de travail pour atteindre l’égalité dans le monde de l’architecture tout comme dans le reste de la société, en particulier sur le plan politique.
Pour ne citer que quelques exemples, on peut penser, en Suisse, aux inégalités salariales ou encore aux enjeux de prévoyance professionnelle et de conciliation entre vie privée et professionnelle parmi tant d’enjeux...
Merci à toutes les personnes engagées dans ce projet tout d’abord les équipes de Pro Helvetia mais aussi les quatre architectes du groupe Annexe : Elena Chiavi, Kathrin Füglister, Amy Perkins et Myriam Uzor, ainsi que Axelle Stiefel et Emma Kouassi.
C'est grâce à elles que nous pouvons redécouvrir Lisbeth Sachs, cette pionnière de l'architecture et de l'éthique dans la construction. Merci de mettre en valeur de manière subtile et éclairée l’importance de la diversité comme support et moyen pour faire émerger, valoriser et amplifier le potentiel créatif de notre société.
Oui, dans ces temps troublés, nous avons plus que jamais besoin d’imagination
- Pour ne pas rester enlisés dans nos habitudes
- Pour garder notre capacité d’action.
Cela est vrai sur le plan politique mais plus que jamais, cette imagination et cette liberté sont nécessaires dans le domaine de la culture et de l’architecture.
e se…? E se da questo padiglione svizzero traessimo il coraggio e la speranza per rammentare l’importanza della diversità come mezzo per proteggere e sviluppare il potenziale creativo della nostra società?
Più i valori della diversità sono messi in discussione, derisi, attaccati, calpestati, più dobbiamo difenderli con immaginazione, oggettività e determinazione.