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RedeVeröffentlicht am 18. Juni 2025

Schweizer Kunst- und Designpreise 2025

Basel, 16.06.2025 — Rede von Bundesrätin Elisabeth Baume-Schneider anlässlich der Übergabe der Schweizer Kunst- und Designpreise 2025. Es gilt das gesprochene Wort.

Je ressens l’agréable sentiment d’être aujourd’hui de retour à Bâle, ville d’art, de culture et d’ouverture par excellence. Le 17 mai dernier, j’ai savouré l’ambiance festive, pacifique et vivifiante de la finale de l’Eurovision. Aujourd’hui, ce 16 juin, dans une infrastructure en capacité de nous plonger dans des univers si singuliers, je découvre des espaces réinvestis, marqués par un très fort élan, par un souffle créatif, précieux et généreux.

Avoir le privilège de vous rencontrer lors de la remise des Prix d’art et de design est un temps particulier, une émulation intellectuelle, émotionnelle et affective propice à nous insuffler le goût et la responsabilité de l’engagement.

Ces prix sont l’occasion de célébrer ce midi la scène artistique et en cette fin d’après-midi la richesse et la diversité du monde du design. Rendre hommage, tout en mettant en relief une exigence: celle de se questionner sur le sens et l’utilité de ces créations. «Qu’est-ce que le design?», «que doit-il être?» Le design, à l’intersection entre la fonctionnalité, l’esthétique, la simplicité, l’éthique, l’harmonie et la société, ne saurait se laisser corseter par sa seule dimension de produit. Le design structure nos espaces de vie, nos relations, nos modes de pensée. Le design est une attitude: il pose des questions, met en évidence des liens, examine les options et élabore des alternatives. Le design relie le visionnaire au quotidien. Ces compétences sont essentielles dans le processus de création. Elles nous soutiennent et encouragent à continuer de développer des solutions viables de manière visionnaire, tenace, persévérante, réaliste et optimiste probablement aussi.

Ces adjectifs – visionnaire, tenace, persévérante – pourraient aussi qualifier l’engagement de Koyo Kouoh au sein de la communauté artistique; je rappelle que Koyo Kouoh a reçu le Grand Prix d'art / Prix Meret Oppenheim en 2020. Je souhaite lui rendre hommage ce soir en rappelant qu’en mai 2026, Koyo Kouoh, curatrice suisso-camerounaise et première femme du continent africain à être choisie en qualité de commissaire de la Biennale de Venise, aurait dû ouvrir la 61ème édition, sa Biennale. En mai dernier la vie en a décidé autrement. Son décès est une perte immense pour ses proches, pour nous toutes et tous, que l’on soit ou non membre de la communauté des artistes. Son engagement doit nous inspirer et nous inviter au questionnement et à la quête de l’autre.

La remise de trois grands Prix de design et de trois grands Prix dans le domaine des arts – ainsi que de nombreux prix remis à de jeunes artistes et de jeunes designers – est aussi l’occasion de s’interroger sur ce qui constitue et définit la scène artistique ainsi que le design helvétique d’aujourd’hui, dans toute sa diversité. De plus, la possibilité donnée au public de découvrir vos travaux est un moment important et attendu dans l’agenda culturel; je me réjouis tout particulièrement, tout à l’heure, de faire le tour de l’exposition avec vous!

Le design suisse se distingue tout d’abord par sa rigueur – loin des coups d’éclat –, conscient que le spectaculaire se révèle rapidement démodé. Ce n'est donc pas un hasard si l’excellence du design prospère chez nous, en Suisse.

De plus, notre pays multilingue favorise la diversité, non seulement sur le plan linguistique, mais aussi sur le plan culturel et donc créatif. Le dialogue entre le savoir-faire et la recherche, entre la technologie et la créativité, donne sans cesse naissance à de nouvelles formes, à de nouvelles propositions.

Enfin, rien de cela ne serait possible sans nos institutions de formation, éléments constitutifs essentiels de cette excellence. Nos hautes écoles sont des ruches d’innovation interdisciplinaire remarquables et remarquées. Les hautes écoles d’art et de design de notre pays, auxquelles s’ajoutent bien sûr les universités ainsi que les deux écoles polytechniques offrent un environnement de très haute qualité, dynamique et interconnecté, foisonnant d’idées, où se croisent arts, design, sciences humaines et technologiques. C’est dans ce terreau fertile que naissent des projets audacieux, portés par une rigueur méthodologique et une curiosité créative. Cet écosystème unique favorise des synergies précieuses, où la recherche, l’expérimentation et la pensée critique nourrissent un design à la fois ancré dans la réalité et tourné vers l’avenir.

C’est également le résultat de l'engagement de l'État: le fait que la Confédération encourage le design depuis plus de cent ans est plus qu'une simple habitude institutionnelle. C'est un engagement politique continu et convaincu en faveur du design de qualité, en tant que bien public. Un engagement porté au quotidien par des femmes et des hommes dévoués, inspirants et inspirés. Des personnes à l’instar des membres de la Commission fédérale du design que je remercie vivement de leur travail. Et je tiens particulièrement à saluer ce soir Davide Fornari qui s'est engagé avec une générosité, je pourrais dire avec un héroïsme remarquable, en faveur de la création suisse dans le domaine du design et dont c’est aujourd’hui la dernière remise des Prix. Professeur associé à l’ECAL, Davide Fornari y dirige le département de recherche et de développement. Une expérience précieuse qu’il a su mettre au profit du Concours suisse de design en jouant un rôle clé dans l'intégration de la recherche. Sur un autre plan il a également fait progresser des thématiques essentielles telles que les statistiques de genre, la durabilité et l'inclusion dans le cadre du concours.

Designerinnen und Designer stärken unser Gemeinwesen, sie stärken unsere Gesellschaft. Ja, mehr noch: Sie stärken die Schweiz als ein Land, das sich als zukunftsfähiges, zukunftsfreudiges Projekt versteht – und nicht einfach als Zustand, als fertiges politisches Produkt, sozusagen.

Mit Anna Monika Jost und Bruno Monguzzi werden heute zwei Grafikdesigner: innen derselben Generation geehrt – eine seltene doppelte Ehrung, die ein starkes Signal aussendet: für die anhaltende Bedeutung grafischen Schaffens in der Schweiz und für die internationale Prägung der visuellen Kultur. Beide verbindet eine fundierte Ausbildung, internationale Erfahrung – und die Fähigkeit, eine eigene visuelle Sprache zu prägen. Und dass eine Frau und ein Mann heute ganz selbstverständlich gemeinsam gewürdigt werden, ist Ausdruck dessen, was leider lange keineswegs selbstverständlich war: nämlich die gleichwertige Anerkennung der Leistungen von Frauen und Männern.

Den Grand Prix Design erhält auch die Buch- und Zeitschriftengestalterin Batia Suter, die mit ihrem interdisziplinären Blick auf Bild und Grafik Bedeutendes geleistet hat: Durch künstlerische Infragestellung und Umdeutung von Traditionen, durch die Auflösung und Neudefinition von starren Kategorien.

Ich gratuliere Ihnen drei sehr herzlich. Mein Glückwunsch gilt ausserdem den Preisträgerinnen und Preisträgern des Prix Meret Oppenheim – Felix Lehner, Pamela Rosenkranz und Miroslav Šik –, die heute Mittag ausgezeichnet wurden, sowie den zehn Preisträgerinnen der Swiss Art Awards und den siebzehn Preisträgerinnen und Preisträgern der Swiss Design Awards für ihre präzise, wagemutige und oft überraschende Art, unsere Welt neu zu sehen und neu zu denken.